La rencontre entre Greimas et Lévi-Strauss, qui eut lieu au début des années 1960, est restée constamment, pour le fondateur de l’École sémiotique de Paris, une rencontre déterminante. Mais les témoins directs s’en font rares tout comme les témoignages, les documents concrets.
Si les deux hommes appartiennent à la même génération, si leur parcours de vie fut également bouleversé par la guerre, si un exil prolongé marqua leurs débuts universitaires, de notables différences président à leur rencontre : notoriété d’ores et déjà acquise, degré d’accomplissement de l’œuvre, pour Lévi-Strauss, entre autres.
Quels sont donc les traits de cette convergence éphémère pourtant marquée initialement par l’enthousiasme et peut-être aussi par un malentendu? En effet, Greimas cesse assez vite les références et les dédicaces à Lévi-Strauss, lequel ne cite, à notre connaissance, jamais Greimas et ses travaux.
Pourquoi, précisément, et comment se produisit donc la divergence, situable selon nous dès 1963, dans un article dédié à G. Dumézil, inséré dans Du Sens, 1970?
Enfin, paradoxalement, de quelle manière l’œuvre de Lévi-Strauss, aujourd’hui encore, influence-t-elle les travaux des sémioticiens de l’École de Paris, tout particulièrement ceux qui se situent dans le champ du structuralisme morphodynamique (Jean Petitot, Jean-Jacques Vincensini, Ivan Darrault-Harris) ?